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Heureusement, il y a toujours un homme qui sommeille en nous et nous guide

Récemment je suis tombé sur un article très intéressant sur le site www.theconversation.com qui parle du microbiote :

« Trois jours dans la peau d’un chasseur-cueilleur vont-ils améliorer mon microbiote ? »

J’ai sélectionné pour vous cet article pour deux raisons.

La première est dans le droit fil de mon récent live sur le microbiote. Cette flore intestinale s’impose aujourd’hui comme un organe partenaire qui, outre son rôle avéré dans votre immunité, est cerné par toutes les équipes de recherche sur le surpoids. Cette population de micro-organismes qui colonisent notre intestin s’est associée à nous pour nous permettre d’extraire la part de notre alimentation dont nous ne savions pas profiter. En clair, ce microbiote nous fait mieux profiter de ce que nous mangeons comme les fibres qui échappent à nos propres enzymes. Malheureusement, ce qui hier facilitait notre survie en pénurie nous fait aujourd’hui grossir en contexte d’extrême abondance.

La seconde raison tient à un fait qui me concerne et me touche au plus haut point, le repère majeur que représente l’homme primitif, préhistorique ou vivant encore à l’écart de la civilisation.

Aujourd’hui, en 2017, nous sommes tous porteurs d’un programme de base génétique qui définit le fondement de notre humanité commune, notre mode d’emploi. Depuis l’entrée en civilisation, nous avons, au fil des siècles façonné une culture de plus en plus riche et complexe qui a submergé et recouvert notre nature. Cette prise de pouvoir de la culture apporte du pouvoir et de la richesse. Mais elle a un immense inconvénient, les plaisirs et satisfactions qu’elle dispense ne sont pas reconnues comme tels par notre cerveau archaïque, seul habilité à décerner les récompenses neurologiques, moteur de notre vie. L’amour d’un enfant ou d’un homme est récompensé par une forte sécrétion de sérotonine qui renforce l’envie de vivre. Ce n’est pas le cas d’un gadget électronique ou d’une brosse à dent électrique.

Dans mon domaine, le surpoids est le marqueur d’une insatisfaction d’essentiel, une réponse au mode de vie qui malgré son extrême richesse est vécu comme un environnement hostile. C’est le « cauchemar climatisé » de Henry Miller dans lequel la consommation est la climatisation qui rend nos stress tolérables.
Toute ma vie, j’ai éprouvé une fascination pour le primitif car même s’il possède des cultures très raffinées, elles ont toujours au service de l’humain. Cet homme porte son humanité à fleur de peau et chacun de ses comportements, décisions s’y réfèrent directement. Grâce à lui et à ceux qui les ont étudiés, nous pouvons distinguer l’essentiel de l’insignifiant. J’ai suivi avec passion les cours de Levy Strauss et de Lerhoi Gourand, ils m’ont appris comment ces hommes vivaient leur parenté, leur sexualité, leur corporalité, leur intimité avec la nature, leur relation au groupe et à sa hiérarchie, leur relation au sacré et leur pratique du beau.

Tout ce qui nous interroge, nous trouble et nous laisse sans repères trouve son sens profond dans la connaissance et l’observation du primitif.

Certes, il n’est pas question de revenir aux cavernes ni aux totems mais leur témoignage nous indique comment il est possible de rester humain dans un monde qui se déshumanise.

J’ai lu avec beaucoup de plaisir cette immersion au sein d’un des derniers groupes de chasseurs-cueilleurs authentiques. D’autant plus que ces hommes vivent en Tanzanie, dans les Gorges d’Olduvaï, au cœur du territoire où, se séparant des derniers singes naissait le premier homme.

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